EC - Chapitre 1

Le soleil tapait fort en ce vendredi après-midi de juin à Bordeaux. J’avais attendu 2 heures dans cette gare après un train qui avait finalement été supprimé pour raisons de mouvements de grève. Au revoir mon plan pour le week-end et aussi ma réservation à l'hôtel. Quand j’interrogeai le personnel de la gare, ils étaient incapables de me dire s’il y avait un train dans la soirée ou même de nuit. Non, on m’avait gentiment remboursé mon billet et donné une note pour mon boulot. Oui, je partais à Lyon pour un rendez-vous à 9h le lundi. Un rendez-vous qui ne m’enchantait pas, mais j’y étais obligée puisque j’étais une commerciale dévouée. Franchement, ce boulot me déplaisait de plus en plus. J’étais entrée dans mon entreprise comme petite assistante commerciale pendant 2 ans et quand ma boss s’est barrée pour dépression nerveuse, on m’a promue. Ô joie, ô bonheur ! Depuis 2 ans maintenant, j’étais un élément qu’on envoyait à travers la France pour ramener des investisseurs afin de financer des projets immobiliers… Alors au début, c’est exaltant mais maintenant, faut avouer que c’est usant. Je suis tellement sur les routes que je ne vis plus. Je rêve depuis quelque temps de m’évader de ce boulot, de retrouver ma petite vie d’assistante et de construire une vie personnelle plus enrichissante. Mais bon, il faut bien payer ses factures et surtout me plaindre ne changera rien à ma situation. 

Un serveur passa devant moi pour la 3e fois sans pour autant me voir. Je l'interpellai une énième fois mais sans succès. Un bruyant soupire s’échappa de mes lèvres me faisant légèrement rougir quand j’en pris conscience. Je regardai à droite et à gauche rapidement pour voir si personne ne l’avait entendu. Et à ma grande surprise, mon voisin de derrière émit le même type de soupir bien qu’il semblât plus las. Sa chaise était collée à la mienne et si je me penchai légèrement en arrière, je pouvais capter l’odeur de sa cigarette électronique : café avec une touche de noisette. Je sentais également la chaleur de son corps qui parfois frôler mon dos. Je n’osais pas me retourner bien que j’aurai aimé savoir à quoi ressemblait ce fumeur de café noisette aussi désemparé que moi. Une ombre s’approcha de ma table et je repris espoir. Enfin, on allait me servir ! Je levai la main impatiente mais elle retomba rapidement sur ma cuisse quand je vis que ce n’était qu’une personne qui se levait pour payer son addition au comptoir. 

— Ce n’est vraiment pas ma journée…

La phrase avait franchi mes lèvres avec une intonation plus forte que je le voulais. Je sentis mon voisin de derrière bouger légèrement car il avait entendu. Je baissai le visage rouge d’avoir pu me parler en public. Une fumée blanche parfumée me titilla le nez et un sourire apparut sur mon visage. Il y avait dans cette note noisette, quelque chose de rassurant qui me faisait oublier presque immédiatement mes désagréments de la journée. Je sentis soudainement, le dos de la chaise de mon voisin poussait la mienne et je me redressai immédiatement. Je l’entendis soupirer à nouveau tout en sentant la chaleur de son corps contre mon dos même à travers le dossier forgé de mon siège. Il fit un mouvement presque imperceptible pour le reste du monde, seule moi l’avait senti. Ce petit mouvement où il se décolle très légèrement de son siège. Je levai les yeux au ciel, bleu sans nuage, en me disant qu’il n’y avait pas plus belle journée pour partir puis je me souvins que je ne pouvais pas m’en aller puisque mon train avait été annulé. L’ombre d’un autre serveur m’arracha de mes pensées mais, je réagis trop tard pour l'interpeller alors que les mots avaient déjà franchi mes lèvres.

— Serveur ! Est-ce…
— GARÇON ! 

La voix de l’homme derrière moi fut si grave qu’elle me procura des frissons. À l’intonation de celle-ci, le serveur n’allait pas passer un bon quart d’heure. L’employé se tourna en vitesse vers mon voisin de table qui s’était tourné tout comme moi vers l’employé. 

— Oui, monsieur ? Vous souhaitez un autre café ?
— Non, merci. Je souhaite que vous serviez cette personne derrière moi, elle n’arrête pas de vous appeler mais vous l’ignorez tous royalement.
— Pardon ? 

Le serveur se tourna vers moi qui lui fis un signe de la main timide. Il me regarda surpris avant de s’approcher de ma table.

— Madame, je vous prie de nous excuser. Cela fait-il longtemps que vous patientez ?
— Un quart d’heure maintenant.
— Toutes nos excuses, Madame. Que puis-je vous servir ?
— Une boisson fraîche sans alcool s’il vous plaît.
— N’importe laquelle ? 
— À vrai dire, j’ai tellement soif que tout m’ira.
— Apportez lui votre Kiss me baby.

Je me tournai immédiatement vers mon voisin de derrière qui était maintenant totalement tourné vers l’employé. Je le regardai incrédule avant de voir que le serveur ne savait pas ce qu’il devait faire.

— Qu’est-ce que le Kiss me baby ?
— Thé noir glacé avec sirop de cerise et glaçons à la rose.
— Oh, intéressant ! Ça me tente bien…
— Bien, je vous apporte cela. Et vous, monsieur ?
— Un thé glacé pèche blanche s’il vous plaît.
— Bien.

Le serveur nous quitta et je me tournai vers mon voisin de table qui s’était levé. Il fit quelques pas vers la chaise inoccupée face à moi et me demanda s’il pouvait s’y asseoir. J'acquiesçai favorablement avant de le détailler. Il était grand, enfin plus grand que moi. Ses yeux étaient cachés par des lunettes de soleil. Ses cheveux noirs courts sur la nuque et plus denses sur le dessus s’échappaient en quelques mèches sur son front. Il portait à l’oreille droite un petit anneau en argent ou or blanc, j’avais du mal à le distinguer. Il avait un nez assez fin pour un homme et une mâchoire bien dessinée où une barbe de deux jours apparaissait. Il portait un simple T-shirt en col en V bleu marine sous une veste en cuir marron et un jean légèrement déchiré aux genoux. Il s’assit et me tendit sa main que j’attrapai timidement.

— J’espère que je ne vous ai pas trop surpris.
— À vrai dire, si un peu…
— Je vous prie de m’excuser mais ça m’insupportait de voir les serveurs, vous ignorez de la sorte !
— C’est gentil de votre part d’avoir réussi à m’en arrêter un.
— Tout le plaisir est pour moi. Je suis Eric, et vous ?
— Maëva.
— Enchanté Maëva. Je vous entends beaucoup soupirer depuis tout à l’heure…
— Oh! Désolée, je ne pensais pas que ça s’entendait aussi fort… Je vous ai dérangé ?
— Non, ça m’a intrigué surtout. Qu’est-ce qui pouvait bien vous faire soupirer comme ça ? Était-ce les serveurs qui vous ignorent ? Ou bien toute autre chose ?
— Il y a un peu des serveurs mais, surtout beaucoup de la SNCF.
— Ah, vous deviez prendre un train et celui-ci a été annulé ?
— Bingo ! Vous aussi ? Vous soupirez beaucoup également…

Il attrapa ses lunettes de soleil, les replia et les posa sur la table. Je vis alors ses yeux bleu indigo. Je ne sais si c’était parce que le soleil les éclairait avec subtilité ou si j’avais une perception de son regard différent du reste du monde mais ses yeux étaient envoûtant. Je me mis à la regarder comme si plus rien n’existait autour de moi. Les bruits des conversations s’atténuèrent alors que mon interlocuteur se rapprochait de moi en posant ses coudes sur la table. Mon coeur commença à battre la chamade et je rougis comme une adolescente. Le silence nous enveloppa, me coupant totalement du monde extérieur. Je ne voyais que ses yeux. Il s’approcha encore plus, levant une main vers moi en murmurant. 

— Ne bougez pas…
— Que faîtes-vous…?

Son index chaud et un peu rugueux frôla ma pommette gauche me faisant frémir de la tête au pied alors que je redoublais de rougeur. Il me sourit et me présenta le bout de son index où un de mes cils noirs apparaissait. 

— Faîtes un voeu.
— Vous croyez à ce genre de chose ?
— Maëva, croire s’est pouvoir. Alors oui, je crois que les voeux se réalisent quand on perd un cil. Allez souffler et faîtes un voeu.

Je le regardais incrédule mais son regard bienveillant me pressa de faire ce qu’il me disait. Alors je fermai les yeux et formulai mon souhait : changer de vie puis je soufflai sur son index et le cil s’envola. Il reposa sa main contre son avant-bras.

— C’était quoi votre voeu ?
— Si je vous le dis, ça ne se réalisera pas.
— C’est vrai. 
— Vous auriez fait quel type de voeux à ma place ?
— À l’heure actuelle, j’aurai demandé une seconde chance.
— Oh… Un nouveau départ dans votre vie ?
— Pas vraiment… C’est plutôt un rendez-vous manqué où je souhaiterais pouvoir vraiment m’y rendre.
— Avec votre amie ?
— Non, pas avec mon amie… Avec la personne que j’ai de plus cher au monde.
— Votre femme ?
— Non bien qu’elle soit la femme de ma vie.

Son regard s’attrista et je compris que j’allais trop loin avec mes questions. J’ouvris les lèvres et les fermai immédiatement. Il regarda ailleurs alors que le serveur venait de déposer nos deux grands verres. Inconsciemment, il prit sa paille et touilla la boisson fraîche dans un tintement de glaçons. Je le regardais faire pendant que je m’en voulais d’avoir été si indiscrète. Son regard se posa sur moi qui m’étais mise à touiller mon verre avec ma paille.

— Désolé pour ce silence.
— Oh, non ne vous inquiétez pas, j’ai été trop loin dans mes questions.
— Non, ce n’est pas ça qui m’a fait me taire… C’est plutôt la réflexion que je me suis faite.
— Quelle réflexion ?
— Celle de me dire que j’étais en train de raconter ma peine à une inconnue à une terrasse de café.
— Je vois… Je suis désolée, j’ai tendance à être intrusive et…
— Maëva, ce n’est pas votre faute. Vous dîtes tout le temps que vous vous excusez ? 
— Assez souvent…
— C’est très mauvais comme manie. 
— Je sais, mais je suis comme ça.
— Ce n’est pas une excuse.
— Outch, vous êtes du genre franc vous non ?
— Un peu trop parfois. Je ne voulais pas vous vexer…
— Non c’est bon, ne vous inquiétez pas. 

On se remit à jouer avec nos pailles alors que nos regards ne se quittaient pas. On resta quelques secondes ainsi avant qu’il ne reprenne la parole.

— Vous deviez partir en week-end ?
— Je voulais aller à Lyon pour le week-end puisque lundi, j’ai un rendez-vous professionnel à 9h tapante.
— Vous êtes loin de votre destination finale.
— Oui… D’après les agents, ils ne peuvent pas me dire si j’allais avoir un train d’ici dimanche soir.
— C’est bien embêtant…
— A qui le dîtes-vous. En plus, ce rendez-vous, ça fait des semaines que je l’ai programmée car mon contact est quelqu’un de très occupé ! Si je ne le rencontre pas maintenant, ça sera jamais. 
— Je vois. Il est vraiment très occupé votre contact.
— Très occupé et diva sur les bords.

Il me regarda avant de glousser à ma réponse. Ses yeux se posèrent sur ma valise grise à mes côtés et sur mon sac de voyage qui la surplombait. Je tournai mon regard interrogateur vers ma valise puis vers lui. Il sirota son thé pendant que je me demandai bien à quoi il pouvait penser. Soudainement, il me regarda et son visage s’illumina.

— Vous avez pensé au co-voiturage ?
— Vous parlez de ces nouvelles applications qu’on voit un peu partout à la télé ?
— Non pas forcément à ça mais c’est vrai que vous pouvez tenter sur cette voie-là.
— Vous pensiez à quoi alors ?
— A quelque chose d’assez fou.
— Fou comme fou ou comme délirant ?
— L’un comme l’autre. 
— Dîtes-moi votre idée folle, je vous écoute.
— Je vous la raconte si vous me promettez de ne pas vous enfuir en courant.
— Promis, je paierai l’addition avant.

Il me regarda un peu décontenancé avant d’afficher un sourire narquois. Je me penchai vers lui pour montrer que j’étais attentive à ses paroles.

— Je vous écoute.
— Vous ne m’avez pas promis de ne pas vous enfuir.
— C’est une promesse lourde de sens. Et si je vous promets d’écouter toute votre idée et de rester quelques instants après avec vous, ça vous va ?
— Je fais avec ce qu’on me donne.

Il se redressa, s’enfonça un peu dans son siège et croisa les bras comme pour se défendre de ma réaction. Pour ma part, je croisai les mains et appuyai mon menton dessus. Il me fixa ce qui me fit déglutir avant de prendre enfin la parole.

— Je me disais que vous aviez un week-end de libre devant vous puisque votre rendez-vous n’est que lundi matin. 
— Oui, heureusement comme cela, je peux me retourner et trouver un plan B.
— Et si j’étais votre plan B ?
— Pardon ?
— Maëva, je vous propose de vous emmener à Lyon.
— Vous n’êtes pas sérieux ?
— Le plus sérieux du monde.
— Mais vous n’avez rien de prévu ce week-end ? Et puis on se connaît à peine ! Et…
— Justement, si j’ai quelque chose de prévu, mais je n’ai pas le courage d’affronter ça seul. 

Sa voix s’était brisée avec tellement de tristesse que je crus qu’il allait pleurer devant moi. Il avait juste le regard brillant de larmes et je vis qu’il déglutissait. À le voir dans cet état, j’avais envie de le réconforter. C’était une autre de mes manies : vouloir réconforter tout le monde… Je me renfonçai dans ma chaise pour éviter de faire ce genre de chose. Il baissa les yeux et reprit sa boisson pour la siroter alors que je pris sur moi pour relancer la discussion.

— Vous devez vous rendre à Lyon pour cela…?
— Non, je dois aller en Picardie.
— Mais c’est l’opposé ! Vous êtes fou de me proposer de me descendre à Lyon alors que vous allez dans le nord !
— Je vous avais dit que c’était une idée folle. 
— Vous vous rendez compte du nombre de kilomètres à parcourir et du nombre d’heures en voiture !
— Sur deux jours, je suis persuadé que c’est faisable.
— Eric, désolée de vous le dire mais, vous êtes fou.
— Je vous rassure, c’est la première fois que je propose un plan aussi fou à une personne que je viens de rencontrer.
— Je ne suis pas sûre que ça me rassure.
— Je voulais juste vous rendre service.

Son regard s’assombrit et je compris que je venais de le vexer. Il est marrant lui ! Il me propose une folie sans nom à moi, l’inconnue de la terrasse. C’était trop fou pour être acceptable, non ? Je le dévisageai alors qu’il se rembrunit sur sa chaise. Je repris la parole.

— Vous avez une sacrée confiance en vous pour me sortir ce plan.
— Ça ne me fait pas défaut. 
— Avec une telle confiance, qu’est-ce qui peut vous faire manquer de courage ?
— Si je vous le dis… Vous allez me juger encore plus fou.
— Dîtes-moi, nous sommes plus à ça près.
— C’est vrai… Mais j’ai l’impression que si je vous le dis, cela deviendra trop réel et je ne suis pas sûr de pouvoir affronter cela.
—  Ah… 

Mon cerveau se mit à travailler rapidement et je fis la corrélation entre les différentes informations qui m’avaient donnée. J’ouvris de grands yeux mais retins ma bouche pour ne pas qu’elle s’ouvre, elle aussi. Il frotta son bras gauche avec sa main nerveusement alors que ses yeux me fuyaient.

— Toutes…  mes condoléances…
— Vous avez deviné…?
— Oui, je suis vraiment désolée pour votre perte… C’était votre mère, c’est cela ?
— Oui… J’ai perdu ma mère mardi dernier…
— Je…

Il posa son regard sur moi et la peine que j’y lis me fit instantanément mal. Pourtant, je ne le connaissais pas et j’avais l’impression de revoir ma meilleure amie à la perte de sa mère. Ce fut moi qui détournai les yeux cette fois. Que dire ? Que faire ? Je ne suis qu’une inconnue qui n’a aucun pouvoir de réconfort pour lui. Je me mis à regarder les passants qui me semblaient si lointains. Il bougea sur sa chaise et me fit revenir vers lui. Je repris ma paille et jouai avec elle tout en ne sachant pas quoi faire. 

— Maëva ?
— Oui ?
— Vous êtes bien silencieuse…
— Je ne sais pas quoi dire… Je préfère le silence quand c’est comme ça.
— Je déteste le silence… Ça nous plonge dans nos pensées…
— C’est une mauvaise chose de ne pas apprécier le silence, Eric bien que je comprenne que dans votre situation, ce ne sont pas des pensées positives qui vous assaillent.
— J’aimerai tellement faire taire tout ce que je ressens… Et prendre la route pour aller à son enterrement me terrifie…
— Pourquoi ?
— Plus je me rapprocherai de Chauny et plus ça sera réel…
— Eric…
— Il n’y a vraiment aucun moyen de vous convaincre de faire le chemin avec moi et de vous conduire à votre rendez-vous ?
— … Tout ça est trop fou… Je ne vous connais pas et…
— Sur les applications de co-voiturage, vous ne connaissez pas votre conducteur. C’est le même principe.
— C’est un minimum protégé et surveillé quand même.

Les mots m’avaient échappé et j’avais bien vu à son regard que j’avais ajouté la vexation à sa peine. Je détournai les yeux à nouveau tout en me raclant la gorge sous la gêne. Il ouvrit sa veste et prit son portefeuille. Je me redressai immédiatement en cherchant mon sac, persuadée qu’il allait payer l’addition.

— Non laissez moi la payer.
— Payer quoi ?

Il me tendait une carte de visite alors que j’arrêtai mon geste dans son mouvement. Je le regardai puis regardai la carte avant de la saisir doucement, la faisant glisser entre ses doigts. Je la lus et j’appris qu’il s’appelait Eric Hughes et qu’il était restaurateur de meubles anciens et peintre. Je clignai des yeux, on était bien à l’opposé l’un de l’autre. Sur sa carte, j’avais également son numéro de portable et son adresse mail professionnelle.

— Pourquoi vous me donnez cela ?
— Pour vous montrer que je ne suis pas un psychopathe.
— Je n’ai jamais dit cela !
— Non mais vous avez la méfiance facile. 
— C’est normal, vous avez vu les nombreuses affaires criminelles jamais résolues qui commencent par “et elle monta dans une voiture pour l’emmener à Lyon” ?
— Si toutes les affaires criminelles non résolues concernent la destination de Lyon, je vous déconseille vivement d’y aller.

Un léger sourire vint effleurer ses lèvres et je me mis moi-même a sourire. Ok, je regarde trop les émissions criminelles mais, je pense qu’on est jamais trop prudent dans la vie, non ?

— Si je vous accompagne, je veux prendre en photo votre plaque d’immatriculation ainsi que la carte que j’enverrai à ma mère. 
— Si c’est la seule condition pour vous amener à m’accompagner, je poserai même devant la voiture s’il le faut.
— Vous me ferez un joli sourire.
— Je ne voudrai pas effrayer belle maman.
— Belle-maman ? Mon Dieu, si elle vous entendait, elle ferait une crise cardiaque !
— Pourquoi ? Je ne serai pas un bon gendre ?
— Oh non, ça n’a rien à voir avec vous ! Disons que ma mère ne s’est jamais vraiment remise de ma rupture avec mon ex et…
— Étonnant. Vous me raconterez ça en voiture.
— On y va ?
— Oui à moins que vous souhaitiez prendre un autre verre ?
— Heu, non ça ira. C’est juste que vous avez l’air pressé.
— Nous avons beaucoup de route à faire et je ne voudrais pas que vous changiez d’avis.

Je levai les yeux vers lui alors qu’il se levait. Je posai sa carte sur la table et la pris en photo avant de ranger mon téléphone dans mon sac à main. Le temps de faire cela, il avait disparu avec l’addition. Je rouspétai intérieurement car, je comptais la régler cette note. Il va falloir mettre de nombreuses choses au clair avant de monter dans cette voiture.

Je portais mon regard vers le ciel en me demandant où aller me mener cette décision.




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